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Avsf et Groupe initiatives : Guerre en Ukraine et crise alimentaire : De l’urgence de renforcer la souveraineté alimentaire des pays partout dans le monde

Rédaction collective sous la coordination de Philippe COLLIN & Frédéric APOLLIN - AVSF
Avec les contributions de Agrisud, Geres, Gret, membres du Groupe Initiatives
22 avril 2022

ONG de développement œuvrant dans de très nombreux pays, nous sommes confrontées dans
certains d’entre-eux à des crises alimentaires récurrentes ; elles touchent le plus souvent les
populations urbaines les plus vulnérables et les populations paysannes. Or leurs véritables racines se
situent dans une dérégulation des marchés, des spécialisations excessives des systèmes agricoles
dans certains pays, au détriment des cultures vivrières et une perte conséquente de leur sécurité et
souveraineté alimentaire que révèle cruellement la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine traduit les excès de la mondialisation des échanges agricoles
Le cours du blé a frôlé les 400 euros la tonne et se stabilise actuellement aux environs de 360 à 380
euros par tonne en France, un chiffre encore jamais atteint dans l’histoire. Depuis le 24 février
dernier, date fatidique de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les craintes d’une crise alimentaire
dans les pays importateurs, particulièrement du pourtour de la méditerranée et certains pays
africains, se répandent avec légitimité. Entre mesures d’urgence et actions à engager sur le long
terme, il convient de bien comprendre les racines de cette nouvelle crise alimentaire.
Les céréales échangées sur le marché mondial ne dépassent guère 15% de la production mondiale
mais ces échanges déterminent les prix des denrées sur les marchés intérieurs de tous les pays.
Depuis 1994, année des accords de Marrakech scellant la mise en place de l’OMC1, les grands blocs
dominants ont établi des politiques qui ont orienté leurs agricultures de façon différente et avec des
succès différenciés. Jusqu’alors, les pays pouvaient utiliser des outils pour protéger leurs marchés en
limitant leurs importations (prix de seuil en Europe par exemple) et pour les réguler, au moyen de
stocks et de prix minimums aux producteurs (prix d’intervention en Europe2). La construction de
l’OMC s’accompagne du démantèlement progressif des mécanismes de protection aux frontières et
d’organisation des productions. S’ensuit une course effrénée à la production dans toutes les régions,
particulièrement dans celles qui présentent les meilleurs avantages comparatifs, et d’adaptation des
agricultures à la production de masse.
Lire l’intégralité de la tribune ici

Documents à télécharger

  Tribune Gi-AVSF sur la sécurité alimentaire