Le bassin du fleuve Sénégal s’étend sur quatre pays, le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Mauritanie. Historiquement riche, il a peu à peu été délaissé avec le développement des capitales des différents Etats qu’elle longe. Dans les années 1970, suite aux grandes sécheresses, les Etats s’entendent pour créer l’OMVS, Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, afin de valoriser de manière intégrée et coordonnée le bassin.
Bien que peu homogène, le bassin du fleuve Sénégal dispose d’une certaine cohérence territoriale. Rurale, il est polarisé par de petits centres urbains tout en restant connecté avec le reste du monde. Sa population est d’environ 3 500 000 personnes, dont 85% vivent à proximité du fleuve, et plus de la moitié a moins de 20 ans.
Si aujourd’hui le bassin est sous-valorisé, plusieurs organisations de la société civile, locales, nationales ou internationales, mènent des activités pour contribuer au développement durable et équitable de ce territoire. Certaines d’entre elles y interviennent depuis de nombreuses années, parfois sur des zones très spécifiques, de chaque côté du fleuve. Elles ont développé une expertise forte sur la connaissance et les enjeux de ces territoires, un réseau de partenaires important, des outils et méthodes sur différentes thématiques d’intervention. Plusieurs d’entre elles mènent des programmes en partenariat sur ces territoires.
Dans ce contexte, 6 Organisations Non Gouvernementales (ONG) françaises : Ados, AVSF, Geres, Grdr, Gret et le Partenariat, partageant des visions communes et aux modes d’intervention complémentaires, ont souhaité se rapprocher pour faciliter l’échange d’expériences et de pratiques, et favoriser la mutualisation des interventions en concertation avec leurs partenaires locaux (OMVS, ARD Saint Louis, collectivités locales, OP, etc.). Cette initiative traduit une volonté de ces organisations de s’appuyer sur une approche territoriale dans leurs interventions pour en accroitre la cohérence et les synergies.
Elles se sont rencontrées à plusieurs reprises depuis 2017 pour apprendre à mieux se connaitre, partager leur analyse du contexte et des enjeux et identifier les pistes de collaborations à court et à moyen terme. Un premier état des lieux des actions et des partenaires de ces organisations et un panorama partagé des enjeux de territoire ont déjà été réalisé. Un travail qui doit se poursuivre pour aboutir à une cartographie complexe articulant expertises, partenariat, références/outils et des partenaires locaux.
Elles ont également mené une réflexion sur le fonctionnement de cet espace de concertation, la manière de le formaliser et d’inclure leurs partenaires locaux.
Des échanges qui doivent se poursuivre tout au long de l’année 2019 : élaboration d’une Charte commune, restitution des travaux aux partenaires locaux et financiers, organisation d’un atelier pour préparer la participation du groupe au Forum mondial de l’eau prévu à Dakar en 2021.