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La gestion des risques en ONG, une gageure à partager

Le 5 juin dernier, le Groupe Initiatives (GI) organisait avec l’appui de Coordination SUD un atelier sur le risque-projet. Les organisations de solidarité internationale ont pu à cette occasion se concerter sur les risques à rendre visibles auprès de leurs partenaires, aux niveaux national et européen, pour une prise en charge partagée et équitable.

par Aurélie Cerisot (Groupe Initiatives), membre de la Cofri

Les risques liés aux projets peuvent être internes à l’organisation, ou externes, liés à leur contexte. De nature financière, opérationnelle, juridique, RH ou de réputation, ils apparaissent à toutes les étapes d’un projet, des lignes directrices à l’audit postérieur à la clôture. Ils sont inhérents à toute action de coopération et de solidarité internationale. Pour y faire face, les organisations de solidarité internationale ont développé une formidable capacité de résilience. Tant et si bien qu’elles donnent à penser qu’ils n’existent pas ou ne sont pas visibles. Pas moins de 153 risques-projets ont été répertoriés par le GI (cf. Traverses n°46) et ce chiffre est loin d’être exhaustif, d’après Olivier le Masson, co-coordinateur des travaux de ce chantier d’étude du GI.

Les organisations présentes ont identifié deux catégories de risques nécessitant d’être portées collectivement. D’une part les risques liés à la réputation : souvent sous-évalués, ils exigent, à l’heure d’une communication accrue, d’accentuer le partage d’expériences et la formation pour les prévenir ou les gérer. D’autre part ceux liés à la relation bailleur : le constat d’un durcissement des exigences en termes de redevabilité est partagé.

Cette « sur-redevabilité » engendre des coûts et une charge de travail supplémentaires. Elle accroît la probabilité de risques financiers, opérationnels, humains, juridiques, voire de réputation et leur dangerosité. Ces risques ne peuvent pas être portés par les organisations de solidarité internationale seules. Ils doivent impérativement être partagés avec les partenaires financiers français et européens.

Les enseignements de l’atelier, tirés des propositions du GI, seront mis en débat et enrichis dans les différents espaces de travail de Coordination SUD. Ils alimenteront un plaidoyer aux niveaux national et européen pour un partage équitable des risques avec les partenaires financiers, via des budgets et des contrats adaptés.

Cet article a été publié dans le dernier numéro des NDS (automne 2018).

Retrouvez les liens vers le Traverses 46 et sa note de positionnement ici.

>> La gestion des risques en ONG, une gageure à partager