Dans la continuité des précédents travaux sur les partenariats, le changement d’échelle, les coalitions d’acteurs et le risque-projet, le Groupe initiatives a souhaité s’interroger sur les intérêts des ONG à faire le choix de travailler en consortium. Co-piloté par AVSF et le Geres, avec la participation active d’Agrisud, du Grdr, du Gret, d’Initiative Développement, et de l’Iram, ce numéro de Traverses constitue en quelque sorte un aboutissement de ces travaux.
Le consortium est en effet devenu une pratique courante des ONG. Parfois choisie par ses membres, le consortium fait aussi l’objet d’incitations fortes de nombreux bailleurs depuis les années 2000. Certains ont fait évoluer leurs conditionnalités d’attribution de fonds dans cet objectif, notamment sur des appels à projet dont les montants s’élèvent à des dizaines de millions d’euros.
L’exercice a été conduit à partir de l’analyse de neuf consortiums présentant des objectifs, périmètres et géographies diversifiées : Quels sont les gains potentiels de ce mode de collaboration ? Quels sont les intérêts, annoncés ou implicites, des bailleurs à favoriser cette pratique ? Quels sont les risques inhérents et comment mieux les maîtriser ?
Si le consortium présente certes des intérêts évidents en matière d’impact sur les territoires et de changement d’échelle, contrairement aux idées reçues ou fréquemment énoncées, son efficacité est variable et parfois même très relative sur des économies d’échelle, l’harmonisation des pratiques ou la production d’innovation en tant que telle. Par ailleurs, si le consortium permet de mutualiser et mieux gérer collectivement certains « risques projets », par exemple, de trésorerie ou de gestion des risques sécuritaires, il exacerbe de manière évidente d’autres risques majeurs qui ont un coût non négligeable : financiers, juridiques, perte de cohérence, « bureaucratisation » et coûts de transactions élevés, réputation, etc..
Une chose est certaine : avant de confirmer l’option « consortium », les partenaires financiers et les ONG devraient toujours, se poser deux questions fondamentales :
● Quelles plus-values présenterait à priori l’action en consortium par rapport à une somme d’actions isolées menées par chacun des membres ?
● Le consortium présage-t-il d’un gain attendu de simplicité et d’efficacité ou d’un risque de complexité accrue, lourdeur et perte de flexibilité ?
Outre des recommandations destinées aux ONG, ce Traverses expose finalement 7 recommandations aux partenaires financiers pour faire du consortium un véritable outil d’efficience et efficacité, et non pas de prise de risques accrus pour celles et ceux qui s’y engageraient.
Retrouvez ici le document complet, sa note de positionnement et les synthèses des études de cas :