Amorcé dès le milieu des années 1980, le débat sur les liens entre urgence et développement a considérablement évolué ces dix dernières années, passant de problématiques purement techniques sur l’articulation des modalités d’intervention, à des considérations politiques, éthiques et juridiques.
Les ONG de développement sont de plus en plus souvent confrontées à la gestion de situations de crises sur leurs terrains d’intervention : catastrophes naturelles, personnes déplacées dans des espaces voisins de conflits armés, dégradation du niveau de sécurité, crises durables et multiformes. Dans un double contexte de reconfiguration des dispositifs d’aide publique au développement tendant vers la prévention des risques, et de questionnement sur la réduction de la vulnérabilité et l’amélioration de la « résilience » face aux crises, la question des enjeux et stratégies d’adaptation face à l’urgence apparait fondamentale.
Comment adapter les pratiques de développement à des contextes d’urgence et interagir avec les acteurs concernés ? Les dispositifs d’urgence peuvent-ils davantage s’inscrire dans une perspective de développement ? Comment mieux intégrer la prévention des risques dans les projets ? Autant de questions qui ont été débattues en présence d’ONG de développement, d’ONG d’urgence et d’institutionnels français et européens au cours de la journée d’étude du 9 février 2012 et qui font l’objet de cette publication.