La valorisation et la vente de crédits carbone permettent de mobiliser des financements complémentaires pour des projets de développement dans les pays du Sud. Bien que fortement attractif, l’accès à ces financements innovants reste complexe et contraignant. La finance carbone demande notamment une expertise spécifique et des capacités initiales d’investissement parfois conséquentes face à un retour sur le long terme. Par ailleurs, cet objectif peut amener à des stratégies et logiques différentes voire antagonistes à celles des ONG (du transfert de technologie, de compétences).
S’il apparait que les ONG choisissent de s’investir dans des secteurs peu « rentables », l’opérationnalisation des projets carbone par les ONG avec leurs partenaires au Sud souffre d’un manque d’échanges autour des processus, des modèles économiques, des choix stratégiques et modes opératoires. Dans le même temps, les marchés du carbone (règlementaires et surtout volontaires) se sont structurés autour d’investisseurs (fonds carbone), d’opérateurs de compensation carbone, de développeurs de projet, et de standards de carbone garantissant la réalité des réductions d’émissions de carbone (Gold Standard, Verified Carbon Standard,…).
Face aux pratiques très hétérogènes de ces acteurs, une structuration continue du marché du carbone pose la question de la place des ONG en son sein et de leur possible contribution à une finance carbone plus responsable. Cette journée a réuni un ensemble d’intervenants des domaines du développement, de la recherche, du secteur privé et des institutions. Les questions de l’opérationnalisation des projets carbone, de leur gouvernance, de la définition possible d’un carbone "social" ont été débattues.