Dans cette publication Traverses de mai 2021, le Groupe initiatives s’interroge sur les intérêts des ONG à faire le choix de travailler en consortium.
Devenu pratique courante des ONG, le consortium fait l’objet d’incitations fortes de nombreux bailleurs depuis les années 2000. Certains ont fait évoluer leurs conditionnalités d’attribution de fonds dans cet objectif, notamment sur des appels à projet dont les montants s’élèvent à des dizaines de millions d’euros.
Retraçant une analyse de neuf consortiums présentant des objectifs, périmètres et géographies diversifiées, l’étude a présenté les intérêts évidents du consortium en matière d’impact sur les territoires et de changement d’échelle, mais aussi ses limites.
Sans être exhaustif, le premier avantage qu’offre le consortium est sa capacité à couvrir une géographie et/ou un territoire plus large grâce à : des volumes financiers importants, la complémentarité des implantations, la connaissance et les expériences géographiques historiques des membres du consortium (parfois même sur des territoires immenses) et leur acceptation locale ou de leurs partenaires locaux de par leur légitimité, action et ancrage historique.
Ensuite, cet ancrage historique et local permet au consortium d’accompagner des dynamiques de développement dans des zones de forte insécurité.
Enfin, le consortium permet le plus souvent de gagner en efficacité de l’action. Il contribue à l’obtention d’un impact fort sur le plan socioéconomique mais également politique ou institutionnel, notamment par la mise en place d’un plaidoyer commun.
Cependant, si le consortium présente des intérêts évidents pour les ONG de développement, il contient quelques inconvénients et pose des interrogations. En effet, Faute d’explicitation claire, l’intérêt des bailleurs à solliciter la création de consortiums reste souvent flou et sujette à hypothèses.
Aussi, le consortium exacerbe certains « risques projets » : "bureaucratisation" et lourdeur administrative, des « coûts de transaction » et de gouvernance importants pas toujours couverts par le budget, activités de coordination de consortium qui prennent parfois une place trop importante.
En définitive, le consortium est un outil pertinent qui comporte tout de même quelques pièges à, haut risque qu’il faut savoir éviter, ou du moins gérer. C’est pour cette raison qu’outre des recommandations destinées aux ONG, ce Traverses expose finalement 7 recommandations aux partenaires financiers pour faire du consortium un véritable outil d’efficience et efficacité, et non pas de prise de risques accrus pour celles et ceux qui s’y engageraient.